Depuis quelques semaines, le ministĂšre communiquait sur la publication future au Bulletin Officiel de circulaires et notes de service signĂ©s de la main du ministre lui-mĂȘme et qui visent Ă encadrer plus fermement les pratiques pĂ©dagogiques des enseignant·es pour les maths et le français Ă lâĂ©cole primaire. Câest aujourdâhui chose faite…
Ă la lecture des documents produits, on constate simplement lâapplication de ce que le ministre prĂŽne depuis son arrivĂ©e rue de Grenelle et que la CGT Ăducâaction dĂ©nonce : encadrement des pratiques pĂ©dagogiques, mise aux pas des personnels en leur supprimant toute libertĂ© pĂ©dagogique et rĂ©fĂ©rence quasi exclusive aux neurosciences au dĂ©triment des autres recherches pĂ©dagogiques.
Au-delĂ de ces mesures publiĂ©es, la CGT Ăducâaction dĂ©nonce les contre-vĂ©ritĂ©s distillĂ©es par le ministre dans lâinterview accordĂ©e Ă la presse. Il est en effet faux dâaffirmer que ces textes sont les seuls existants Ă la disposition des personnels pour quâils exercent leur mĂ©tier. En publiant ces textes, le ministre veut imposer des pratiques et instiller la confusion dans les obligations applicables aux enseignant·es. Câest surtout oublier que la Code de lâĂducation et les programmes sont bien les textes rĂ©glementaires de rĂ©fĂ©rence auxquels les fonctionnaires de lâĂducation nationale doivent se conformer. De mĂȘme, il est faux dâaffirmer que ces textes publiĂ©s sont le fruit de la concertation au sein de lâĂducation alors que les organisations syndicales ou de parents dâĂ©lĂšves nâont pas Ă©tĂ© associĂ©es. Il est Ă©galement faux dâopposer des mĂ©thodiques pĂ©dagogiques qui fonctionneraient Ă dâautres jugĂ©es dangereuses pour les apprentissages. Comment croire que les apprentissages des Ă©lĂšves se feraient de maniĂšre mĂ©canique sur la seule base de certaines Ă©tudes neuroscientifiques ?
Comment croire que des dizaines dâannĂ©es de recherches pĂ©dagogiques et de pratiques diversifiĂ©es seraient Ă jeter aujourdâhui ? Enfin, la volontĂ© du ministre dâimposer des manuels scolaires Ă tous les Ă©lĂšves va ĂȘtre confrontĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© du terrain et câest oublier que leur achat se fait par les collectivitĂ©s territoriales qui ne sont pas en mesure pour le moment de le faire.
Pour la CGT Ăducâaction, la publication de ces textes et lâinterview de JM Blanquer relĂšvent de la seule communication politique dâun ministre qui, plus que jamais, impose de maniĂšre autoritaire son idĂ©ologie et sa vision de lâĂcole. Les propos du ministre traduisent une mĂ©connaissance des pratiques de terrain et une sorte de mĂ©pris de leurs compĂ©tences. Leur enseignement ne peut que renvoyer Ă des pratiques de terrain, il manque donc des personnels. Ă lire JM Blanquer, lâĂcole avant son arrivĂ©e nâexistait pas ou Ă©tait mal faite. Les collĂšgues apprĂ©cieront.
Face Ă ces nouvelles attaques Ă lâencontre du monde de lâĂducation, la CGT Ăducâaction rappelle que si « la libertĂ© pĂ©dagogique nâest pas lâanarchie », elle constitue un des piliers du mĂ©tier dâenseignant·e stipulĂ© dans le Code de lâĂducation. La CGT Ăducâaction rappelle aussi que la rĂ©ussite des Ă©lĂšves ne passe pas que par le lire-Ă©crire-compter. La formation des personnels ainsi que les conditions matĂ©rielles des Ă©tudes (effectifs par exemple) sont aussi des facteurs dĂ©terminants. Et Ă ce sujet, pas un mot du ministre.
Montreuil, le 25 avril 2018