Stagiaires

A l’ESPE, bientĂ´t une formation au rabais ?

Le gouvernement, dans une course effrĂ©nĂ©e, attaque tous les secteurs professionnels dans le cadre de sa politique ultralibĂ©rale, reconnue et assumĂ©e. Dans ce contexte, il n’oublie pas de s’intĂ©resser aux ESPE qui ont dĂ©jĂ  subi des baisses de moyens humains et budgĂ©taires, et une accentuation de la prĂ©carisation des personnels. Depuis 2013 en effet, les ESPE Ă©voluent dans un contexte de dĂ©centralisation et d’autonomie des UniversitĂ©s ui met Ă  mal la formation des futurs enseignants et CPE.

Nous avions la crainte de voir attaquer la formation, nous en avons maintenant la certitude, il n’est plus question de « si » mais plutĂ´t de « quand? » et « comment? ».

La publication du référé de la Cour des Comptes conforte nos craintes.

Selon les indices concordants, conformes aux propositions de la Cour des Comptes, le ministre de l’Éducation nationale s’apprĂŞterait Ă  revoir la place et la nature du concours avec une admissibilitĂ© en fin de L3 et une admission 2 ans plus tard en M2.

  • Placer le concours en fin de L3 pourrait ĂŞtre positif mais si dans le mĂŞme temps le ministre de l’Education nationale recule l’admission de 2 ans cela aboutirait Ă  :
  • Avoir durant leurs deux annĂ©es de formation en master des contractuels admissibles qui n’auraient plus le statut de fonctionnaire-stagiaires.
  • Faire des Ă©conomies sur leur rĂ©munĂ©ration puisqu’ils seraient payĂ©s quelques centaines d’euros la première annĂ©e, et Ă  peine plus la seconde annĂ©e.
  • Retarder d’un an l’accès Ă  la fonction publique en tant que stagiaire après une admission dĂ©finitive

L’ambition de JM Blanquer est que les enseignants soient des prestataires du « savoir ». Le savoir est une arme. Renforcer la prĂ©caritĂ© dans le parcours d’entrĂ©e au mĂ©tier d’enseignant favorisera un contrĂ´le plus aisĂ© sur les pratiques et la libertĂ© des enseignants. Ce n’est donc pas suelement la place et la nature du concours qui seraient modifiĂ©es, mais aussi le contenu de la formation des futurs enseignants et CPE: la pĂ©dagogie, la place de la recherche, l’Ă©valuation des formations seraient en danger avec ce projet.

C’est bien une formation au rabais avec des contraintes plus importantes qui se profile Ă  l’horizon.

La CGT considère que le niveau II (licence) constitue la base du recrutement et que le concours doit avoir lieu au deuxième semestre de la L3 ; les deux années suivantes devant se dérouler en ESPE. Pour ces deux années les stagiaires devraient avoir le statut de fonctionnaires-stagiaires permettant une formation progressive, accompagnée et rémunérée débouchant sur un Master 2

Pour la CGT, il est possible d’assurer Ă  la fois la qualification des personnels par une reconnaissance sous forme de diplĂ´me (Master) et permettre la dĂ©mocratisation des recrutements.

Les Ă©chos que nous avons de ce qui s’annonce ne vont pas dans ce sens.

Le gouvernement entame une course Ă  l’individualisation du parcours professionnel, des salaires et des carrières en fonction des compĂ©tences individuelles, voire du mĂ©rite. Il en rĂ©sultera une atomisation des enseignants. Au profit de qui ? Certainement pas des Ă©lèves…