Apprentissage des mathĂ©matiques et du français Ă  l’Ă©cole primaire : Blanquer veut imposer ses ordonnances
Publié le 08/10/2018 à 17:32

Depuis quelques semaines, le ministĂšre communiquait sur la publication future au Bulletin Officiel de circulaires et notes de service signĂ©s de la main du ministre lui-mĂȘme et qui visent Ă  encadrer plus fermement les pratiques pĂ©dagogiques des enseignant·es pour les maths et le français Ă  l’école primaire. C’est aujourd’hui chose faite…

À la lecture des documents produits, on constate simplement l’application de ce que le ministre prĂŽne depuis son arrivĂ©e rue de Grenelle et que la CGT Éduc’action dĂ©nonce : encadrement des pratiques pĂ©dagogiques, mise aux pas des personnels en leur supprimant toute libertĂ© pĂ©dagogique et rĂ©fĂ©rence quasi exclusive aux neurosciences au dĂ©triment des autres recherches pĂ©dagogiques.

Au-delĂ  de ces mesures publiĂ©es, la CGT Éduc’action dĂ©nonce les contre-vĂ©ritĂ©s distillĂ©es par le ministre dans l’interview accordĂ©e Ă  la presse. Il est en effet faux d’affirmer que ces textes sont les seuls existants Ă  la disposition des personnels pour qu’ils exercent leur mĂ©tier. En publiant ces textes, le ministre veut imposer des pratiques et instiller la confusion dans les obligations applicables aux enseignant·es. C’est surtout oublier que la Code de l’Éducation et les programmes sont bien les textes rĂ©glementaires de rĂ©fĂ©rence auxquels les fonctionnaires de l’Éducation nationale doivent se conformer. De mĂȘme, il est faux d’affirmer que ces textes publiĂ©s sont le fruit de la concertation au sein de l’Éducation alors que les organisations syndicales ou de parents d’élĂšves n’ont pas Ă©tĂ© associĂ©es. Il est Ă©galement faux d’opposer des mĂ©thodiques pĂ©dagogiques qui fonctionneraient Ă  d’autres jugĂ©es dangereuses pour les apprentissages. Comment croire que les apprentissages des Ă©lĂšves se feraient de maniĂšre mĂ©canique sur la seule base de certaines Ă©tudes neuroscientifiques ?

Comment croire que des dizaines d’annĂ©es de recherches pĂ©dagogiques et de pratiques diversifiĂ©es seraient Ă  jeter aujourd’hui ? Enfin, la volontĂ© du ministre d’imposer des manuels scolaires Ă  tous les Ă©lĂšves va ĂȘtre confrontĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© du terrain et c’est oublier que leur achat se fait par les collectivitĂ©s territoriales qui ne sont pas en mesure pour le moment de le faire.

Pour la CGT Éduc’action, la publication de ces textes et l’interview de JM Blanquer relĂšvent de la seule communication politique d’un ministre qui, plus que jamais, impose de maniĂšre autoritaire son idĂ©ologie et sa vision de l’École. Les propos du ministre traduisent une mĂ©connaissance des pratiques de terrain et une sorte de mĂ©pris de leurs compĂ©tences. Leur enseignement ne peut que renvoyer Ă  des pratiques de terrain, il manque donc des personnels. À lire JM Blanquer, l’École avant son arrivĂ©e n’existait pas ou Ă©tait mal faite. Les collĂšgues apprĂ©cieront.

Face Ă  ces nouvelles attaques Ă  l’encontre du monde de l’Éducation, la CGT Éduc’action rappelle que si « la libertĂ© pĂ©dagogique n’est pas l’anarchie », elle constitue un des piliers du mĂ©tier d’enseignant·e stipulĂ© dans le Code de l’Éducation. La CGT Éduc’action rappelle aussi que la rĂ©ussite des Ă©lĂšves ne passe pas que par le lire-Ă©crire-compter. La formation des personnels ainsi que les conditions matĂ©rielles des Ă©tudes (effectifs par exemple) sont aussi des facteurs dĂ©terminants. Et Ă  ce sujet, pas un mot du ministre.

Montreuil, le 25 avril 2018