Une réforme inacceptable !
Le gouvernement Macron poursuit sa politique libĂ©rale. Avec le projet CAP 2022, il veut dĂ©velopper la prĂ©caritĂ© contre le statut de la fonction publique. Il s’attaque aux services publics et menace le systĂšme de retraite. Le ministre de lâĂducation nationale a prĂ©sentĂ© ses mesures pour la « revalorisation » de la voie professionnelle et, sans surprise pour nous, c’est une prolongation de la rĂ©forme Penicaud sur la formation professionnelle qui est, elle aussi, une mise Ă sac du service public !
Le tout apprentissage
Le ministre veut de l’apprentissage dans tous les lycĂ©es professionnels. Mais l’apprentissage n’est pas plus efficace que la voie scolaire et, en moyenne, 1 apprenti sur 5 ne termine pas sa formation. Les lycĂ©es pro accueillent tout le monde alors que l’apprentissage discrimine: il nĂ©cessite la signature d’un contrat de travail beaucoup plus difficile Ă obtenir pour les filles, les jeunes issus de l’immigration ou des quartiers populaires. Le dĂ©veloppement du mixage des publics et la mixitĂ© des parcours entraineront une dĂ©gradation des conditions de travail avec un risque d’annualisation du temps de service des enseignants. A terme, c’est bien une remise en cause du statut des PLP !
Une rĂ©forme austĂ©ritaire avec d’importantes suppressions de postes
Le projet propose des regroupements de filiĂšres, entrainant une rĂ©duction du nombre d’emplois.
Un plan social est en préparation en Gestion Administration: 1000 départs en retraite non-remplacés, 500 précaires menacés et 1500 reconversions forcées.
Cette rĂ©forme implique aussi une rĂ©duction des heures de cours et une refonte des enseignements gĂ©nĂ©raux, afin de les contextualiser. L’ensemble des programmes va ĂȘtre revu Ă marche forcĂ©e et l’ouverture culturelle Ă©vacuĂ©e. Dans le discours du ministre, la formation du citoyen se rĂ©sume « aux savoirs-ĂȘtre, essentiels pour l’insertion professionnelle ». Cette rĂ©duction des horaires, en EG et en EP, va rendre les poursuites d’Ă©tudes en BTS plus difficiles. Le tout sur fond de tri social et de sĂ©lection renforcĂ©e dans le supĂ©rieur.
Organisons une riposte unitaire
Face Ă cette situation la CGT Educ’action s’est adressĂ©e Ă l’ensemble des organisations syndicales pour construire une large mobilisation. Elle est indispensable si nous ne voulons pas voir l’enseignement professionnel public perdre le rĂŽle essentiel qui est le sien.
DÚs le mois de septembre préparons la grÚve !
La CGT Educ’action revendique
Un plan d’urgence pour la voie pro !
Des moyens pour amĂ©liorer les conditions de travail et permettre la rĂ©ussite des Ă©lĂšves: n seuil maximal de 20 Ă©lĂšves par classe en Bac pro et 12 en CAP, des grilles horaires hebdomadaires, des moyens pour dĂ©doubler, des volumes horaires d’enseignement disciplinaires qui permettent l’insertion professionnelle et les poursuites d’Ă©tudes avec des diplĂŽmes nationaux validant une formation qualifiante reconnue dans les grilles de classification. Une revalorisation salariale pour tous les personnels dans ces Ă©tablissements !
Classes d’adaptation: passerelles vers la rĂ©ussite en BTS !
Il est nĂ©cessaire d’adapter les parcours des Ă©lĂšves en fonction de leurs besoins. Le Bac pro a toujours eu une double finalitĂ©: l’insertion professionnelle et les poursuites d’Ă©tudes. Aujourd’hui le fossĂ© entre le Bac pro et le BTS est grand, avec la rĂ©forme Ă venir il deviendra infranchissable… Cette situation est inacceptable !
La CGT Educ’action revendique la mise en place de classes passerelles du Bac pro vers le BTS pour permettre aux Ă©lĂšves de consolider leur parcours avec une annĂ©e de formation spĂ©cifique aprĂšs le Bac, dans une classe dĂ©diĂ©e avec des moyens adaptĂ©s. Nous devons donner aux jeunes de la voie pro les moyens de rĂ©ussir en BTS !
Dans de nombreuses spĂ©cialitĂ©s, l’insertion professionnelle se situe au niveau BTS. C’est notamment le cas en Gestion Administration. Viser l’excellence pour ces spĂ©cialitĂ©s et pour l’ensemble de la voie pro implique d’avoir de l’ambition et de donner des moyens! Gagner de vraies classes d’adaptation, passerelles du Bac pro vers le BTS, c’est une revendication de la CGT !
La titularisation immédiate de tous les contractuels !
La rĂ©forme de la voie pro s’inscrit dans le plan du gouvernement de la rĂ©duction du nombre d’emplois: fonctionnaires titulaires comme contractuels. Dans certaines acadĂ©mies, de maniĂšre insidieuse, les rectorats anticipent la baisse de besoins d’enseignants. Des contrats, mĂȘme en CDI, ne sont pas reconduits au prĂ©texte d’insuffisance professionnelle. Les titulaires seront dĂ©placĂ©s mais les contractuels en surnombre seront licenciĂ©s. Cette rĂ©forme du lycĂ©e professionnel concerne bien tous les personnels quel que soit leur statut! La CGT revendique la titularisation de tous les prĂ©caires sans conditions de concours ou de nationalitĂ© !
L’Ă©ducation prioritaire pour les LP ! C’est pour quand ?
Les lycĂ©es pro concentrent les difficultĂ©s sociales et scolaires. Les lycĂ©es sont pourtant aujourd’hui exclus des dispositifs REP/REP+. Les difficultĂ©s des Ă©lĂšves s’arrĂȘtent-elles Ă la sortie du collĂšge ? La CGT Educ’action dĂ©fend l’extension des dispositifs d’Ă©ducation prioritaire Ă tous les lycĂ©es. Gagner l’extension des rĂ©seaux REP/REP+ aux lycĂ©es, c’est reconnaitre le difficile exercice des personnels de la voie pro et permettre aux enseignants de toucher une prime allant de 1734âŹ/an (REP) Ă 2312âŹ/an (REP+). Pour une vraie Ă©ducation prioritaire, il faut des seuils d’Ă©lĂšves par classe, une dĂ©charge de service plutĂŽt qu’une pondĂ©ration, et l’extension de la prime Ă tous les personnels intervenant dans les Ă©tablissements. Gagnons l’Ă©ducation prioritaire pour les lycĂ©es !
Défense et amélioration du statut des PLP
Ni annualisation du temps de service ni modification du calendrier scolaire. ĂgalitĂ© de traitement avec les enseignants des voies gĂ©nĂ©rales et techno du lycĂ©e : application de la pondĂ©ration. Les PLP sont des profs de lycĂ©e Ă part entiĂšre !
Pour défendre la voie pro et les PLP : tous ensemble avec la CGT !