Câest toujours la mĂȘme chanson. Avant chaque rentrĂ©e, le ministĂšre promet du changement et des moyens pour lâinclusion, mais la rĂ©alitĂ© est tout autre.
Si le ministĂšre a dĂ©cidĂ© de rĂ©duire de deux annĂ©es Ă neuf mois dâactivitĂ© pour prĂ©tendre Ă un CDD AESH, dĂ©lai auquel s’ajouteront six annĂ©es de CDD AESH pour prĂ©tendre Ă un CDI, la CGT Ăducâaction considĂšre que le compte nây est pas ! Elle rejette aussi les « plans bricolages » organisĂ©s avec les collectivitĂ©s (« Plan mercredi ») pour augmenter les contrats initiaux en conventionnant avec la commune pour « dĂ©prĂ©cariser » ces personnels !
La rentrĂ©e est passĂ©e depuis bientĂŽt sept semaines. Mais des Ă©lĂšves attendent toujours leur notification et sont en classe oĂč les enseignants doivent gĂ©rer au jour le jour (heure par heure) des troubles, des situations de handicap, avec pour seule mĂ©thode le « DBTS » (DĂ©brouille Toi Tout·e Seul·e »).
Dans beaucoup de dĂ©partements, on retrouve une moyenne de 20 % dâenfants qui ne sont pas pris en charge malgrĂ© la notification alors que des AESH et AVS sont sans affectation ou en attente de renouvellement, sans compter les AVS qui peuvent prĂ©tendre au CDD AESH avec neuf mois dâactivitĂ©.
En Seine Maritime par exemple, 627 AVS Ă©ligibles au «Parcours Emploi CompĂ©tence» (nouveau contrat aidĂ©) nâont pas Ă©tĂ© reconduits. AprĂšs lâangoisse, câest maintenant la colĂšre qui les anime dâautant plus quâil nây aurait que 582 possibilitĂ©s dâaffectation. Qui va sauter ?
La baisse de salaire entre le contrat aidĂ© et le CDD AESH (autour dâune centaine dâeuros) freine considĂ©rablement les personnes Ă accepter des CDD AESH (mĂȘme si elles sont Ă©ligibles) car elles ne peuvent tenir financiĂšrement un budget de « pauvre ». Et que dire des frais de dĂ©placement qui ne sont remboursĂ©s que deux fois dans lâannĂ©e (janvier et juillet) alors quâen milieu rural, oĂč les distances entre Ă©coles peuvent ĂȘtre importantes, ĂȘtre AESH relĂšve du sacrifice ! Dans lâAllier, des collĂšgues avaient jusquâĂ 1200 ⏠de frais kilomĂ©triques non remboursĂ©s. Et pourquoi les dĂ©placements entre les deux lieux de travail ne sont pas comptabilisĂ©s comme du temps de travail effectif ?
Les problĂšmes abordĂ©s ci-dessus sont ceux qui apparaissent les plus brĂ»lants en cette rentrĂ©e, mais on pourrait complĂ©ter cette liste avec les questions du statut, du salaire (et donc des grilles), du temps plein, de la formation, de la reconnaissance du mĂ©tier (et non un sous-diplĂŽme), de lâaccĂšs aux droitsâŠ. Pour la CGT Ăducâaction, il y a urgence Ă agir.
Elena BLOND
& FX DURAND