AESH – Auxiliaires de Vie Scolaire : des prĂ©caires au service de l’inclusion
Publié le 16/10/2018 à 15:16

C’est toujours la même chanson. Avant chaque rentrée, le ministère promet du changement et des moyens pour l’inclusion, mais la réalité est tout autre.

Si le ministère a dĂ©cidĂ© de rĂ©duire de deux annĂ©es Ă  neuf mois d’activitĂ© pour prĂ©tendre Ă  un CDD AESH, dĂ©lai auquel s’ajouteront six annĂ©es de CDD AESH pour prĂ©tendre Ă  un CDI, la CGT Éduc’action considère que le compte n’y est pas ! Elle rejette aussi les « plans bricolages » organisĂ©s avec les collectivitĂ©s (« Plan mercredi ») pour augmenter les contrats initiaux en conventionnant avec la commune pour « dĂ©prĂ©cariser » ces personnels !

La rentrée est passée depuis bientôt sept semaines. Mais des élèves attendent toujours leur notification et sont en classe où les enseignants doivent gérer au jour le jour (heure par heure) des troubles, des situations de handicap, avec pour seule méthode le « DBTS » (Débrouille Toi Tout·e Seul·e »).

Dans beaucoup de départements, on retrouve une moyenne de 20 % d’enfants qui ne sont pas pris en charge malgré la notification alors que des AESH et AVS sont sans affectation ou en attente de renouvellement, sans compter les AVS qui peuvent prétendre au CDD AESH avec neuf mois d’activité.

En Seine Maritime par exemple, 627 AVS éligibles au «Parcours Emploi Compétence» (nouveau contrat aidé) n’ont pas été reconduits. Après l’angoisse, c’est maintenant la colère qui les anime d’autant plus qu’il n’y aurait que 582 possibilités d’affectation. Qui va sauter ?

La baisse de salaire entre le contrat aidé et le CDD AESH (autour d’une centaine d’euros) freine considérablement les personnes à accepter des CDD AESH (même si elles sont éligibles) car elles ne peuvent tenir financièrement un budget de « pauvre ». Et que dire des frais de déplacement qui ne sont remboursés que deux fois dans l’année (janvier et juillet) alors qu’en milieu rural, où les distances entre écoles peuvent être importantes, être AESH relève du sacrifice ! Dans l’Allier, des collègues avaient jusqu’à 1200 € de frais kilométriques non remboursés. Et pourquoi les déplacements entre les deux lieux de travail ne sont pas comptabilisés comme du temps de travail effectif ?

Les problèmes abordés ci-dessus sont ceux qui apparaissent les plus brûlants en cette rentrée, mais on pourrait compléter cette liste avec les questions du statut, du salaire (et donc des grilles), du temps plein, de la formation, de la reconnaissance du métier (et non un sous-diplôme), de l’accès aux droits…. Pour la CGT Éduc’action, il y a urgence à agir.

Elena BLOND

& FX DURAND