Déclaration CGT à la CAPA des Certifiés sur les contestations d’avis rendez-vous de carrière
Publié le 31/01/2019 à 16:16

La réforme du PPCR est loin d’être la grande réforme que les enseignants attendaient en terme de rémunération. Avec l’instauration des nouvelles grilles d’avancement, un jeune entre toujours dans la carrière avec une rémunération brute égale à 1,2 fois le SMIC actuel.

Les mesures PPCR de revalorisation indiciaire sont loin du compte. Les enseignants français restent parmi les plus mal payés d’Europe selon les chiffres de l’OCDE.

La CGT revendique d’une part un rattrapage salarial immédiat pour tous, de 400 € net, soit l’équivalent de 90 points d’indice ; d’autre part une grille des salaires revalorisée avec un début de 1er échelon pour nos catégories commençant à deux fois le SMIC actuel.

 

La journée de grève et de manifestation de demain à l’appel des syndicats CGT Educ’Action, FSU, SUD et les différentes mobilisations en cours (stylos rouges par exemple auxquels la CGT apporte son soutien) sonnent comme un avertissement ! La coupe est pleine, les enseignants ne veulent plus être méprisés. Ils ont pris conscience qu’ils sont très mal payés.

 

Bien plus, beaucoup d’ enseignants supportent de moins en moins les pratiques managériales introduites dans l’Education Nationale par le biais du système des rendez-vous de carrière. Certes, le système précédent d’inspection et de notation était lui aussi injuste, mais les nouvelles évaluations ne répondent pas davantage à un objectif d’amélioration de nos compétences professionnelles !

L’évaluation n’est pas là pour aider un collègue à progresser dans sa pratique, mais pour sa «carrière» et l’«appréciation» de sa «valeur». Notre rémunération n’est pas le «prix» de notre «valeur», mais simplement ce qu’il nous faut pour bien faire notre travail. L’évaluation devrait simplement permettre de mieux travailler, de progresser dans nos pratiques. Le fait que le Ministère de l’Education Nationale laisse ceux qui débutent près de dix ans sans aucun «accompagnement» souligne à quel point l’objectif n’est pas d’ aider les agents dans leur pratique professionnelle, mais bien de les manager.

 

De plus, le sentiment d’arbitraire dans l’appréciation finale demeure parmi nos collègues, difficile pour beaucoup de comprendre pourquoi des agents qui ont reçu un avis identique de l’inspecteur et du chef d’établissement n’ont pas la même appréciation du Recteur au final. Ces remarques sont nombreuses dans les salles des professeurs.

Pour ce qui concerne la CAPA de ce jour, nous n’avons à traiter que 17 cas de contestation d’avis PPCR. Cela peut sembler peu. En réalité, beaucoup de collègues ne maîtrisent pas encore un système complexe et nouveau et se résignent.

Les motivations des collègues demandant la révision de leur appréciation reposent souvent sur le sentiment d’inadéquation entre les appréciations des items et l’appréciation finale du chef d’établissement, de l’inspecteur et à fortiori du recteur.

 

Pour toutes ces raisons, nous rappelons la position de la CGT sur le principe de l’avancement d’échelon, ou de grade, lié à l’évaluation professionnelle de l’agent : Nous revendiquons une déconnexion totale de la rémunération avec l’évaluation, comme c’est le cas pour certains corps de ce ministère, en particulier celui des personnels de direction. Nous revendiquons une carrière basée sur 30 ans, pour tous les titulaires, avec un seul grade de 14 échelons et un avancement uniforme, dont les premiers échelons seraient accélérés, ce qui permettrait la suppression de la hors classe et de la classe exceptionnelle.