Nouvelle circulaire personnes vulnérables
Publié le 11/11/2020 à 21:50

Chers camarades,


Lanouvelle Circulaire Fonction Publique sur les personnes vulnérablesest parue ce 11 novembre.

Voir en pièce jointe et accessible ici:https://www.fonction-publique.gouv.fr/circulaire-10-novembre-2020-relative-a-lidentification-et-aux-modalites-de-prise-charge-des-agents

Elle adapte Ă  la Fonction Publique les dispositions du nouveau DĂ©cret du 10 novembre paru au JO de ce jour : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042512657

A noter que ce décret du 10 novembre abroge le Décret du 5 mai, donc devient le Décret de référence.


Que retenir ?

I Les critères de vulnérabilité sont restés identiques aux anciens critères du décret du 5 mai 2020, rappel :


a) Etre âgé de 65 ans et plus ;


b) Avoir des antĂ©cĂ©dents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artĂ©rielle compliquĂ©e (avec complications cardiaques, rĂ©nales et vasculo-cĂ©rĂ©brales), ATCD d’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;

c) Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications ;

d) PrĂ©senter une pathologie chronique respiratoire susceptible de dĂ©compenser lors d’une infection virale : (broncho pneumopathie obstructive, asthme sĂ©vère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnĂ©es du sommeil, mucoviscidose notamment) ;


e) Présenter une insuffisance rénale chronique dialysée ;

f) Etre atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;

g) Présenter une obésité (indice de masse corporelle (IMC) > 30 kgm2) ;

h) Etre atteint d’une immunodĂ©pression congĂ©nitale ou acquise : – mĂ©dicamenteuse : chimiothĂ©rapie anti cancĂ©reuse, traitement immunosuppresseur, biothĂ©rapie et/ou corticothĂ©rapie Ă  dose immunosuppressive ; – infection Ă  VIH non contrĂ´lĂ©e ou avec des CD4 < 200/mm3 ; – consĂ©cutive Ă  une greffe d’organe solide ou de cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques ; – liĂ©e Ă  une hĂ©mopathie maligne en cours de traitement ;

i) Etre atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ;


j) Présenter un syndrome drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie

k) Etre au troisième trimestre de la grossesse ;

l) Etre atteint d’une maladie du motoneurone, d’une myasthénie grave, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson, de paralysie cérébrale, de quadriplégie ou hémiplégie, d’une tumeur maligne primitive cérébrale, d’une maladie cérébelleuse progressive ou d’une maladie rare.

II. Télétravail, ASA ou travail en présentiel avec « mesures de « protection renforcées » ?

1- Tout d’abord, il faut mentionner que letĂ©lĂ©travail est la règle.

2– Ce n’est que si le « recours au tĂ©lĂ©travail est impossible », qu’il y aura reprise du travail en prĂ©sentiel « dans lerespect des mesures de protectiontelles que prĂ©conisĂ©es par le Haut Conseil de santĂ© publique » :


a) L’isolement du poste de travail (bureau individuel ou permettant le respect de la distanciation physique) ou, à défaut, son aménagement, pour limiter au maximum le risque d’exposition (horaires, mise en place de protections) ;[Commentaire: Ce critère est à prendre en compte pour les personnels administratifs à qui on ne propose pas de télétravail en instaurant un isolement du poste de travail. Inapplicable pour les enseignants et les personnels aesh.]


b) Le respect strict, sur le lieu de travail, des gestes barrières applicables (l’hygiène des mains renforcée, le respect de la distanciation physique et le port systématique d’un masque à usage médical lorsque la distanciation physique ne peut être respectée ou en milieu clos, avec changement de ce masque au moins toutes les quatre heures et avant ce délai s’il est mouillé ou humide) ;[Commentaire:La distanciation physique ne peut être pratiquée strictement que ce soit en classe ou difficilement dans les couloirs. Se pose aussi la question du ramassage des travaux des élèves et de leur correction]


c) L’application des mesures de protection susmentionnĂ©es Ă  tout lieu frĂ©quentĂ© par la personne Ă  risque Ă  l’occasion de son activitĂ© professionnelle (restaurant administratif notamment) ;[Commentaire:il faut que des règles d’occupation strictes du restaurant scolaire soient appliquĂ©es pour le respect des distances physiques]


d) L’absence ou Ă  dĂ©faut la rĂ©duction au maximum du partage du poste de travail ;[Commentaire:le protocole prĂ©voit que les Ă©lèves restent dans la mĂŞme salle ce qui est incompatible avec le maintien d’un poste par enseignant]

e) Le nettoyage et la désinfection du poste de travail et des surfaces touchées par la personne au moins en début et en fin de poste, en particulier lorsque ce poste est partagé ;[Commentaire:des lingettes doivent être à tout prix à disposition]

f) Une adaptation des horaires d’arrivée et de départ afin de garantir le respect de la distanciation physique, lorsque les horaires de travail habituels de l’agent ne permettent pas, compte tenu des moyens de transport qu’il utilise, le respect de cette distanciation au cours du trajet entre le domicile et le lieu de travail ;


g) La mise à disposition par l’employeur, si les moyens de transport habituellement utilisés par l’agent pour se rendre sur son lieu de travail l’exposent à des risques d’infection par le virus SARS-CoV-2, de masques à usage médical en nombre suffisant pour couvrir les trajets entre le domicile et le lieu de travail.


3- Enfin, «si l’employeur estime ĂŞtre dans l’impossibilitĂ© d’amĂ©nager le poste de façon Ă  protĂ©ger suffisamment l’agent« , alors l’agent est placĂ© en ASA (autorisation spĂ©ciale d’agent)


III. Les risques de conflit

Clairement, on le voit, le risque est qu’un supĂ©rieur hiĂ©rarchique estime:1. que le « tĂ©lĂ©travail » est impossible (ce qui est au demeurant est forcĂ©ment le cas pour certains types de personnels)2. qu’il a suffisamment amĂ©nagĂ© le poste de travail pour ne pas dĂ©livrer d’ASA
Ce risque est tel que la Circulaire indique expressĂ©ment: «En cas de dĂ©saccord entre l’employeur et l’agent sur les mesures de protection mises en Ĺ“uvre, l’employeur doit saisir le mĂ©decin du travail, qui rendra un avis« . Certes,en attendant cet avis, l’agent est placĂ© en ASA(donc c’est au bĂ©nĂ©fice immĂ©diat de l’agent).


Conclusion
1. Les collègues bĂ©nĂ©ficiant dĂ©ja d’un certificat d’isolement ne doivent pas s’inquiĂ©ter : ils sont dĂ©jĂ  en ASA et/ ou en travail en distanciel. Il n’y a aucun raison de revenir sur une dĂ©cision prise.
2. Les conditions d’adaptation du poste sont assez prĂ©cises, et peuvent ĂŞtre utilisĂ©es aussi par exemple les personnels administratifs pour lesquels il est impossible de satisfaire au point a) doivent demandĂ©s Ă  ĂŞtre placĂ©s en ASA si le tĂ©lĂ©travail n’est pas possible.
3. Pour toutes les nouvelles demandes, notamment pour des personnels pour qui le tĂ©lĂ©travail n’est pas possible, il faut rester vigilant pour les tentatives visant Ă  Ă©viter l’ASA afin d’avoir des personnels en prĂ©sentiel moyennant des « protections » qui peuvent prĂŞter Ă  dĂ©bat.
N’hĂ©sitez pas Ă  faire remonter Ă  la CGT toute difficultĂ© constatĂ©e !

Bien syndicalement,

William ROGER

secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral CGT Educ’Action 59/62

Circulaire_DGAFP_agents_vulnerables

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, veuillez nous en informer en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée .