Chers camarades,
Samedi prochain, le 5 dĂ©cembre, vont se dĂ©rouler un peu partout en France des manifestations contre le chĂŽmage et la prĂ©caritĂ©, pour l’emploi.Cette initiative de la CGT est d’autant plus importante que la triste pĂ©riode dans laquelle nous sommes engluĂ©s voit se multiplier le nombre de licenciements, de fermeture d’usine. Chaque emploi supprimĂ© entraĂźne des licenciements chez les prestataires travaillant avec l’entreprise, gĂ©nĂšre la fermeture de services publics.
Dans notre rĂ©gion, Vallourec va connaĂźtre une chute de ses effectifs, Bridgestone risque d’ĂȘtre rayĂ©e de la carte,… Malheureusement les exemples sont lĂ©gion. Notre rĂ©gion est une rĂ©gion sinistrĂ©e, la crise sanitaire aggrave la situation, les patrons se livrant Ă toutes les restructurations possibles et inimaginables, redĂ©ployant leur production vers les pays Ă faible salaire tout simplement pour alimenter les dividendes de leurs actionnaires. Pour rappel, les actionnaires du cac 40 ont touchĂ© en 2020 57.4 milliards d’euros de dividendes.
Peu leur importe que le chĂŽmage c’est 30% des individus qui ont des idĂ©es suicidaires contre 19% chez les actifs. Le chĂŽmage tue 10 000 Ă 15 000 personnes par an. Un an aprĂšs la fermeture de Continental, plus de la moitiĂ©s des couples qui se sont retrouvĂ©s sans travail Ă©taient sĂ©parĂ©s au bout d’un an. Comment imaginer l’Ă©volution de ses chiffres dans le contexte d’une situation sanitaire tellement anxiogĂšne en elle-mĂȘme? Le gouvernement nourrit nos peurs et tente de dresser le monde du travail Ă accepter une sociĂ©tĂ© de prĂ©caritĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
Cette prĂ©caritĂ© touche tous les pans de la sociĂ©tĂ©. Dans l’Education Nationale, le nombre dâenseignants contractuels a augmentĂ© de 24 % entre les annĂ©es scolaires 2010-2011 et 2017-2018 contre 0,6 % pour les enseignants titulaires. La rĂ©forme de la fonction publique qui voit le dĂ©-tricotage progressif de nos conquis s’accompagne aussi de l’assouplissement du recrutement des personnels contractuels dans la fonction publique. Le gouvernement, qui reconnaĂźt Ă demi-mots que la pĂ©riode sanitaire actuelle nĂ©cessite le recrutement de personnels supplĂ©mentaires, n’a pas ouvert les listes complĂ©mentaires contrairement aux revendications des syndicats. Dans le premier degrĂ©, ce seront des enseignants contractuels qui seront recrutĂ©s pour pallier aux absences (et non pas permettre l’enseignement en demi groupe) des collĂšgues atteints ou cas contacts. Dans le second degrĂ©, ce seront des AED supplĂ©mentaires qui seront recrutĂ©s pour assurer la surveillance des Ă©lĂšves, au mieux en tĂ©lĂ©travail dans une salle Ă©quipĂ©e de matĂ©riel adĂ©quat. Aucun recrutement de personnel titulaire.
Ces personnels contractuels sont la variable d’ajustement du fonctionnement de l’Ă©ducation nationale : taillables et corvĂ©ables Ă merci, vĂ©ritable kleenex, ils peuvent, certes, aujourd’hui accĂ©der Ă un CDI mais avec une rĂ©munĂ©ration, dĂ©cidĂ©e par acadĂ©mie d’ailleurs, qui reste largement en-dessous de la rĂ©munĂ©ration des personnels titulaires.
Quant aux personnels AESH , soumis aux 1607 h, ils doivent travailler entre 35h10 et 39h40 par semaine pour un temps plein. Cependant le nombre de temps plein est trĂšs rĂ©duit : dĂ©jĂ les collĂšgues travaillant en Ă©cole ne peuvent faire plus de 24h par semaine pour l’Ă©ducation nationale. Punis d’office : elles ne peuvent travailler Ă temps plein du fait de la spĂ©cificitĂ© de leur poste et ne perçoivent que ce quota de leur salaire. C’est comme si les certifiĂ©s qui font 18h par semaine Ă©taient moins payĂ©s que les PE qui en font 24 devant Ă©lĂšves. Absurde ! Et bien sĂ»r le refus de poste correspond Ă une faute professionnelle pouvant dĂ©boucher sur le licenciement…. La crĂ©ation des PIAL qui sont lĂ pour gĂ©rer la pĂ©nurie des accompagnants des Ă©lĂšves en situation de handicap ajoute Ă leur paye de misĂšre des conditions de travail dĂ©plorables : elles peuvent ĂȘtre changĂ©es de structure du jour au lendemain en fonction des nouveaux besoins. Certaines peuvent s’occuper simultanĂ©ment de 5 Ă 6 enfants dans le mĂȘme temps. Elles dĂ©butent Ă l’indice brut 347 et ont comme seule perspective d’atteindre l’indice 400. Elles sont recrutĂ©es au niveau bac et ont un indice de recrutement infĂ©rieur Ă la grille des personnels de catĂ©gories C dans l’Ă©ducation nationale. Quant Ă l’indice terminal de leur grille, quelle honte pour notre gouvernement, il n’atteint mĂȘme pas l’indice terminal du premier grade des fonctionnaires de catĂ©gories C !
Voici le modĂšle social que promeut ce gouvernement ! La contractualisation et toutes ces consĂ©quences en terme de gestion des personnels est leur vision de l’avenir de l’Ă©ducation nationale. Nous devons le refuser : un enseignement public de qualitĂ© ne peut s’accommoder de la prĂ©caritĂ© et de la mĂ©connaissance du lendemain. C’est un non-sens pĂ©dagogique mais c’est aussi un non-sens humain.
Le gouvernement tente de construire une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur la peur et la prĂ©caritĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e, dans laquelle la rĂ©pression s’organiserait en toute impunitĂ© : journalistes ou simples citoyens, circulez, il n’y a rien Ă voir avec le projet dit de « sĂ©curitĂ© globale » ! On nous enfonce dans la misĂšre mais on veut nous empĂȘcher de nous rĂ©volter : le 5 dĂ©cembre doit aussi ĂȘtre l’occasion de s’unir pour ne plus subir ! (cf tract en piĂšce jointe)
Soyons nombreux ce samedi 5 décembre :
Au matin :– Douai : 10h Place d’Armes- Dunkerque : 10h30 Place de la Gare- Valenciennes : 10h Place d’Armes
AprĂšs-midi :– Lille : 14h30 Porte de Paris
Information importante: se rendre Ă une manifestation dĂ©clarĂ©e est autorisĂ©e. Il suffit de se munir d’une « attestation de dĂ©placement dĂ©rogatoire » classique et de cocher la 1Ăšre case « motif professionnel » en prĂ©cisant juste Ă la main l’heure et le lieu de dĂ©part de la manifestation prĂ©vue.
Bien syndicalement,
Le Bureau acadĂ©mique de la CGT Educ’Action 59-62
sunir-pour-ne-plus-subir