Grève du 10 novembre 2020
Publié le 08/11/2020 à 23:44

Chers/chères camarades,


Voici quelques remarques, précisions et demandes par rapport à la journée de mardi 10/11/20 :


1. Dresser le cahier de revendication local


Cette journée sera l’occasion de se réunir en AG dans nos établissements et dans nos écoles (quand elles sont fermées) pour en faire le bilan sanitaire et rédiger le cahier de revendication local. 
La question du travail en demi-groupes n’est pas la seule qui se pose. La sécurité sanitaire passe aussi par l’obtention de matériel de désinfection en quantité suffisante (lingettes et gel hydroalcoolique), par des rentrées échelonnées, des récréations décalées, un sens de circulation dans les bâtiments, une réflexion approfondie sur la restauration, la vérification de l’ouverture des fenêtres, etc…  Par l’obtention aussi de masques chirurgicaux de type II pour les AESH et de masques inclusifs pour tous ceux qui en ont besoin. Mais aussi l’attribution de personnels territoriaux supplémentaires (communaux dans les écoles, ATTEE dans les EPLE permettant de satisfaire aux conditions sanitaires du protocole de reprise).

Cette journée doit aussi être l’occasion d’expliquer aux parents la raison du mouvement pour un service public d’éducation qui soit en mesure d’accueillir sans trop de risques leurs enfants.


2. Réfléchir aux propositions d’organisation en demi-groupes


La proposition d’organisation en demi-groupes ne doit conduire en rien à la mise en place de la double semaine de travail. Il est hors de question que les profs assurant leur travail en classe recommencent le soir auprès du groupe en distanciel. Ces groupes pourraient, par exemple, avoir du travail à la maison donné par leur enseignant ou des enseignants vulnérables en télétravail pourraient suivre pédagogiquement les groupes qui se retrouvent en distanciel pour compléter les apprentissages en présentiel.
Bien sûr, en particulier en primaire, si l’on veut éviter que les élèves restent la moitié du temps à la maison (ce qui va poser des problèmes de garde), il convient d’ouvrir des bâtiments municipaux et de recruter des enseignants en nombre, ce qui est possible tout de suite, comme le réclame l’intersyndicale nationale : il faut ouvrir les listes complémentaires des admis aux concours 2020 à la hauteur des candidats admissibles et les recruter de suite.
Bien sûr, il y aura immanquablement des heures de cours en moins pour les élèves, mais mieux vaut cela que la fermeture pure et simple qui nous guette au vu de la flambée de l’épidémie en particulier dans notre académie.


3. Mardi, médiatisons la grève !

L’intersyndicale académique n’était pas unie sur la question d’organiser ou pas une manifestation académique ou même des rassemblements locaux (ce qui était la proposition de compromis de la CGT), cela en raison d’une part du contexte épidémique, d’autre part en raison de la nature même du mouvement du 10 novembre où tous les syndicats partie prenantes insistent sur la nécessité « d’occuper avant tout le terrain local » mardi. Nous sommes conscients que cela peut invisibiliser en particulier les collègues grévistes qui seraient très minoritaires dans leur établissement ou école (c’est encore plus vrai en école), mais nous n’avons pas souhaité maintenir seuls une contre-proposition de rassemblements qui aurait montré – ce qui n’est pas bon en cette période – un visage de division. Il est possible toutefois qu’en fonction de contacts très locaux au niveau d’une ville les collègues grévistes, après s’être réunis en AG dans leurs écoles ou établissements, organisent des regroupements.
Comment se rendre visibles ? – Faites des photos de groupe devant vos écoles et établissements en grève  et transmettez-les nous avant midi !(transmission par mail et sur le messenger de notre page Facebook CGT Educ’action 59/62)
– A défaut (et notamment pour celles et ceux qui ne souhaitent pas qu’on publie leurs photos): transmettez avant midi le nom de votre école / établissement avec le nombre de grévistes (attention, mieux vaut une information incomplète que pas d’information du tout): nous voulons médiatiser des listes d’écoles et d’établissements « en grève sanitaire ».


4. Quelles suites ?

Nous sommes en grève le mardi 10 car il y a une véritable colère contre l’amateurisme qui a présidé à l’organisation de cette rentrée. Une amélioration du protocole sanitaire a déjà été gagné dans les lycées par la lutte (quoique ce n’est pas encore acquis partout !), il faut aujourd’hui, dans beaucoup d’écoles et collèges notamment, lancer encore la bataille sanitaire. Cette journée de grève est en quelque sorte une grève d’avertissement au gouvernement :  nous voulons que les écoles, collèges et lycées restent ouverts dans des conditions sanitaires sécurisées pour les élèves et les personnels. Il faut prendre de suite des mesures, notamment en matière de dédoublements partout; demain il sera trop tard et, si les taux de contaminations s’envolent, c’est la bataille de la fermeture qu’il faudra mener.
Nous proposons que le « cahier revendicatif local » soit rédigé sous la forme d’une « alerte » collective (cf. pièce jointe), pour informer notre hiérarchie que nous sommes prêts à exercer notre droit de retrait si nous estimons être en danger. C’est cela qu’il faut discuter collectivement mardi, partout où la discussion n’a pas encore eu lieu.

Le droit de retrait est légitime face à la menace d’un virus potentiellement mortel ou très invalidant. Le « si possible » du protocole sanitaire nous met en situation de danger. Il est urgent de gagner des améliorations nettes du Protocole. 


Bien syndicalement,

William ROGER

Secrétaire Général
CGT Educ’Action 59-62

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