Avenir de l’Ă©cole maternelle: au delĂ  des annonces des actes s’imposent !
Publié le 08/10/2018 à 17:24

En organisant les Assises de l’école maternelle, Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer souhaitent ouvrir une nouvelle voie de rĂ©forme dans l’Éducation nationale. En annonçant ce mardi 27 mars, lors de ces Assises, la scolarisation obligatoire des Ă©lĂšves dĂšs 3 ans, le PrĂ©sident accĂšde Ă  une vieille revendication de la CGT Éduc’action. Nous reconnaissons que c’est un geste important pour travailler Ă  l’égalitĂ© d’accĂšs aux savoirs, aux connaissances et Ă  la sociabilisation des tous les enfants vivant dans notre pays…

Cependant une telle annonce n’est qu’une demi-mesure puisque la scolarisation des 3 Ă  6 ans concerne 97% des enfants depuis une vingtaine d’annĂ©es. La CGT Éduc’action restera attentive aux futures annonces (ou Ă©ventuels silences) concernant l’école maternelle. En effet, en rendant obligatoire cette scolarisation, le PrĂ©sident et son gouvernement ont le devoir de garantir tous les moyens nĂ©cessaires au bon fonctionnement des Ă©coles, au bon accueil physique des Ă©lĂšves, Ă  la qualitĂ© de l’encadrement et de la pĂ©dagogie et de la formation de tous les personnels y intervenant. Pour l’heure, il y a urgence Ă  intervenir sur tous ces leviers car ils sont largement maltraitĂ©s par notre institution.

La CGT Éduc’action exige des garanties pour le bon fonctionnement de l’école maternelle et des amĂ©liorations :

  • une augmentation du nombre de personnels y travaillant (professeur·e des Ă©coles, ATSEM, AESH 
)
  • une rĂ©duction des effectifs avec 15 Ă©lĂšves maximum par classe
  • un amĂ©nagement des locaux pour garantir des conditions d’accueil dĂ©centes (construction de classes, de dortoirs et sanitaires adaptĂ©s).

Par ailleurs, nous veillerons Ă  ce que cette obligation scolaire des 3 ans ne soit pas un alibi Ă  la remise en cause de la scolarisation des 2 ans. Nous souhaitons aussi que, plus que jamais, les libertĂ©s pĂ©dagogiques des enseignant·es soient respectĂ©es et qu’aucune mĂ©thode officielle ne soit imposĂ©e par le ministĂšre ou le Conseil scientifique.

L’école maternelle, si elle assure parfois la premiĂšre sĂ©paration entre la famille et l’enfant, la premiĂšre rencontre entre l’enfant et l’institution, est prĂ©pondĂ©rante en matiĂšre d’enseignement et de mixitĂ©. Cela ne doit pas ĂȘtre un temps de prĂ©-apprentissage intensif de la lecture imposĂ© par les neurosciences. Nous rĂ©clamons aussi une formation initiale et continue spĂ©cifique pour rĂ©pondre aux besoins physiologiques et psychologiques des jeunes Ă©lĂšves, mais aussi permettre le travail collaboratif avec les professionnels de la petite enfance.

Pour la CGT Éduc’action, si le PrĂ©sident veut montrer son attachement Ă  l’école maternelle, il doit absolument augmenter le financement de l’Éducation nationale et des collectivitĂ©s territoriales et le recrutement de personnels. Tout l’inverse de sa politique actuelle


Montreuil, le 27 mars 2018