TĂ©moignage – Conditions de travail en CFA.
Publié le 12/10/2018 à 10:40

La mode actuelle chez les responsables politiques consiste à faire la promotion de l’apprentissage et de la mixité les publics (élèves/apprentis/adultes en formation) dans une même classe. Or, avant de devenir PLP, j’ai travaillé plusieurs années dans un CFA géré par une Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) et je ne voudrais surtout pas que le statut des PLP soit cassé pour être aligné sur les conditions de travail des formateurs CFA. En voici les raisons.


Le temps de travail des formateurs est annualisé sur un cycle annuel de 1 561 heures.
Chaque formateur doit 782 h de face-à-face pédagogique effectif annuel. A cette base s’ajoutent :
80 h de temps de concertation et visites
50 h de remplacement et d’accompagnement à l’auto-formation.
La CCI peut demander jusqu’à 25 h de remplacement. Sur la base d’un volontariat individuel, ce volume peut monter jusqu’à 40 h ; le dépassement au-delà des 25 h étant récupérable.
Le temps de présence dans l’établissement est porté à 35 h/ semaine. Pour ce faire, il y a à disposition un bureau par personne (dans une pièce pouvant contenir 6 à 8 bureaux), une armoire, les ordinateurs étant en sous-nombre, il faut attendre son tour pour pouvoir travailler correctement.
Chaque bureau est équipé d’un téléphone de façon à pouvoir être joignable à tout moment. De fait dans un bureau à 8 personnes on devient rapidement secrétaire pour tout le monde et je vous laisse imaginer les conditions de travail et la performance du travail que vous pouvez fournir sur place.
Les formateurs étant sur place, les remplacements peuvent être attribués le jour même et vous l’aurez compris, inclus dans le salaire de base donc non compris en heure supplémentaire.
Les formateur sont 27 jours de congés payés par an dont 25 imposés l’été et des dispenses de services imposées aux vacances scolaires et une semaine « volante » que les enseignants peuvent poser quand ils veulent et comme ils veulent (elle peut être décomposée en jours non consécutifs).
Les vacances scolaires sont les suivantes :

  • pas de vacances en octobre, au mieux un jour ou deux en fonction des CCI ;
  • deux semaines sans apprentis en dĂ©cembre, une comptĂ©e en dispense de service et l’autre si on peut la poser en fonction des jours qu’il leur reste Ă  prendre, sinon prĂ©sence obligatoire sur site ;
  • 1 semaine en fĂ©vrier et avril ;
  • dĂ©but des vacances d’étĂ© basĂ©es sur l’Éducation Nationale et reprise des cours la dernière semaine d’aoĂ»t (en gĂ©nĂ©ral autour du 25 aoĂ»t). Le salaire est basĂ© sur une grille indiciaire bien en dessous de ce que l’on peut trouver dans l’Éducation Nationale. Pour exemple, après 10 ans d’anciennetĂ© dans un CFA gĂ©rĂ© par la CCI, le salaire net est de 1 410€. La prime de sujĂ©tion pour les CCF n’existe pas et seule une Ă©ventuelle prime peut ĂŞtre attribuĂ©e en fin d’annĂ©e civile (les critères d’attribution ne sont pas dĂ©finis et lĂ  encore je vous laisse imaginer les conditions d’attribution). Alors, les PLP, ça vous tente l’alignement de vos conditions de travail sur celles des CFA ?

Muriel, PLP maths-sciences